Le changement d’horaire de la conférence (donnée à 19h30 au lieu de 18h30) n’a pas éloigné le public : bien au contraire ! Une assistance nombreuse a suivi avec intérêt la conférence donnée par frère Frédéric-Marie le Méhauté, ofm.
Il faut dire que le sujet le méritait et a excité la curiosité d’un bon nombre !
Nos rencontres avec les pauvres répondent bien souvent à un impératif moral. Mais cela suffit-il ?
Le conférencier a commencé, d’entrée de jeu, à attirer notre attention sur une action qui n’est pas seulement une action pour les pauvres, mais une action avec les pauvres. Il est nécessaire de veiller au surgissement des plus pauvres, non pas comme des objets, mais bien comme des sujets à part entière... et qui ont des choses à nous révéler de Dieu et de son action auprès de nous. La rencontre de François avec le lépreux nous apporte un éclairage utile.
Frère Frédéric-Marie est engagé auprès des plus pauvres, des "exclus", notamment dans la mouvance de Aide à Toute Détresse (ATD-Quart-monde) fondé par le père Joseph Wresinski.
En se fondant sur de très nombreux témoignages donnés par les personnes, en situation d’exclusion, qu’il a pu recueillir au contact de ces personnes, frère Frédéric-Marie est en train de travailler à une thèse en théologie sur le thème : "la place de la parole des personnes en précarité dans le discours théologique".
L’Encyclique "Evangelii Gaudium" (la Joie de l’Evangile) du Pape François, comporte des orientations qui sont à la base de tout son travail, notamment le paragraphe 198 :
"Pour l’Eglise, l’option pour les pauvres est une catégorie théologique avant d’être culturelle, sociologique, politique ou philosophique. Dieu leur accorde" sa première miséricorde". Cette préférence divine a des conséquences dans la vie de foi de tous les chrétiens, appelé à avoir "les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus" (Ph.2,5). Inspirée par cette préférence, l’Eglise a fait une option pour les pauvres, entendue comme une "forme spéciale de priorité dans la charité chrétienne dont témoigne toute la tradition de l’Eglise". Cette option -enseignait Benoît XVI- "est implicite dans la foi christologique en ce Dieu qui s’est fait pauvre pour nous, pour nous enrichir de sa pauvreté".
Pour cette raison, je désire une Eglise pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner. En plus de participer au sensus fidei, par leurs propres souffrances, ils connaissent le Christ souffrant. Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux. La nouvelle évangélisation est une invitation à reconnaître la force salvifique de leurs existences, et à les mette au centre du cheminement de l’Eglise. Nous sommes appelés à découvrir le Christ en eux, à prêter notre voix à leurs causes, mais aussi à être leurs amis, à les écouter, à les comprendre et à accueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux".
Frère Frédéric-Marie a émaillé son exposé de citations bouleversantes qu’il a pu recueillir auprès des personnes en situation de précarité, comme celles-ci :
"Si Dieu ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait plus", ou bien "Dieu dans le jusqu’au bout de la Croix va jusqu’aux plus pauvres"...
La Famille franciscaine se réjouit, évidemment, de cette réflexion engagée par Frère Frédéric-Marie et attend avec impatience la soutenance de cette thèse !
Le conférencier pour nous présenter le père Joseph Wresinski nous a visionné une vidéo parue récemment sur Youtube, que vous pouvez voir en cliquant sur le lien ci-dessous :
Youtube père Joseph
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